4000 kms en F16 : Impressions et Bilan !

Bonjour à tous.

Voici donc plus de deux mois que je suis l’heureux possesseur d’un SECMA F16, fabrication automobile artisanale, assez originale, d’un petit constructeur automobile français, atypique et attachant (SECMA : Société d'Étude et de Construction de Mécanique Automobile), dont l’objectif est notamment de créer un pont entre le circuit et la route ouverte. A son bord, il est ainsi facile pour chacun d’entre nous d’y troquer sa panoplie d’automobiliste lambda pour celle d’apprenti pilote, ou inversement.

Attardons nous un instant sur la signification du terme F16. F pour Fun car quel que soit le mode d’utilisation du F16, le but est bien d’y éprouver à chaque fois du plaisir. 16 pour 1600 cm3 qui correspond à la cylindrée de la motorisation choisie, d’origine Renault, et dont la puissance est de 105 cv. Avec un poids de 560 kg, cela lui confère un rapport poids/puissance enviable de 5,33 kg/cv qui le situe en bien meilleure position qu’un grand nombre de sportives reconnues, mais pourtant nettement plus chères. Ainsi la Peugeot 206 RC (177 cv), la Subaru Impresa WRX (225 cv) ou la Honda Civic Type R (200 cv), bien que plus puissantes, sont pénalisées par un poids conséquent, plombant ainsi ce fameux rapport. Autre exemple assez parlant, une Porsche Boxter 3.2 S de plus de 50000 euros et 280 cv affiche un rapport poids/puissance de 4,8 kg/cv. Avec le F16, la philosophie chère à Lotus est ainsi respectée à la lettre : Light is Right.

Avant d’exprimer mon opinion, et afin de mieux me connaître, n’hésitez surtout pas à jeter un petit coup d’œil du coté des liens suivants, sur le forum de Baboon :
- ma présentation : https://secma-f16passion.forumactif.org/presentez-vous-pas-d-obligation-f1/la-fabrication-du-f16-est-lancee-t456.htm
- ma première prise de contact avec le F16 à l’usine et mon périple de 1000 bornes pour mon retour chez moi à son volant : https://secma-f16passion.forumactif.org/le-grand-comptoir-du-bistrot-f3/reception-du-secma-f16-voyage-d-un-sudiste-chez-les-ch-tis-t515.htm

Aujourd’hui, je commence à écrire cette prose depuis la Corse, où je passe mes vacances avec mes deux enfants et mon épouse, mais sans le F16 évidemment. A coup sur, nous tenterons de revenir dans cette belle contrée dans l’avenir, mais sans les enfants cette fois ci, afin de profiter du F16 sur ces formidables petites routes Corses. Il devrait y être à son aise.
En attendant, je vais profiter d’un petit peu de temps libre pour tenter d’endosser le costume de journaliste automobile en vous faisant part de mes impressions sur ce bolide après 4000 kms parcourus à son bord, le sourire aux lèvres bien sur (Fun).

Je vais essayer au travers de cette critique d’être le plus objectif, et constructif possible. Je tenterai notamment de mettre en avant ce que le F16 a comme qualités et défauts. À SECMA ensuite d’être à l’écoute de ses clients (ils le sont, c’est certain) afin de faire progresser, d’améliorer encore leur produit phare, qui, à mon sens, est déjà mythique.


Tout d’abord, un petit mot sur l’usine et les liens qui unissent cette dernière à ses clients. Car ce qui est appréciable, c’est avant tout le caractère humain de ce lien. Pour chaque question, chaque problème rencontré, vous ne serez toujours confrontés qu’aux mêmes interlocuteurs. Le principal d’entre eux est d’ailleurs le commercial Mr HOUDART (il est en première ligne, par téléphone ou par mail !). Jeune, toujours disponible, avenant et patient, il est également très compétent et surtout, tout comme nous tous, passionné. Il répond très rapidement aux questions que l’on peut se poser. Ce que j’apprécie aussi, c’est que l’usine en est actuellement à un stade où elle connaît (presque) le nom de chacun de ses clients (qu’en sera-t-il lorsqu’elle sera devenue multinationale ?). Pour moi qui suis Médecin Généraliste (donc de Famille) et qui connais (presque) le nom de tous mes patients, je trouve cette relation exceptionnelle. Quand je me suis retrouvé à l’usine et que j’ai pu serrer les mains de (presque) tous les employés, jusqu’au chef lui-même, je vous avoue que j’ai ressenti une joie intense, assortie d’une certaine fierté. Fierté d’avoir été accueilli comme un nabab (que je ne suis pourtant pas). Visite des locaux, de l’usine, petit café amical et discussion avec Mr RENARD, entretien avec le chef mécano Tony... Tous ces instants resteront gravés en moi, ils valent la peine d’être vécus. Pour tous ceux qui achèteront leur F16 neuf, surtout ne zappez pas la réception de votre joujou à l’usine, ce sont des instants fantastiques, et tellement rares, à vivre.


Maintenant, abordons le véhicule point par point :

- DESIGN : Tout est affaire de goûts bien sur mais je vais quand même exposer mon avis sur ce sujet. Quand j’ai commandé le F16, je ne l’avais vu qu’en photos sur Internet. Et c’est bien à l’usine, dans le tout nouveau et superbe showroom, que je l’ai découvert pour la première fois en vrai. Je ne peux pas dire que c’est son physique qui m’a séduit. Car c’est bien plus par ses caractéristiques techniques, et son prix, que le F16 m’a attiré (rapport prix/performance). En effet, son look de Buggy de piste n’est pas trop mon type. Fan des dessins de BERTONE de la grande époque, je préfère nettement les lignes tendues et acérées d’une FIAT X1/9 par exemple, ou d’un KTM Xbow pour parler d’une automobile plus récente. Cependant, il faut admettre que son design attire la sympathie, et que le F16 est franchement mignon (à défaut d’être beau). Il a des faux airs de grenouille (le coté frenchy frogeye sans doute). Petit, large et bas, cela lui confère un aspect trapu, on le sent prêt à bondir et à limer le bitume d’une route sinueuse, ou d’un circuit, d’autant que ses roues remisées aux quatre coins, à l’extérieur de la carrosserie, son moteur aéré et son échappement bien visible ajoutent une touche franchement racing à l’ensemble. A défaut de beauté donc, le F16 gagne ainsi en caractère visuel. Nous verrons plus loin que le ramage vaut ce plumage. Par ailleurs l’aspect bi tons de la carrosserie est également sympa, même s’il est regrettable de ne pouvoir choisir une autre couleur que le rouge.

- VIE INTÉRIEURE : Pas de doute, c’est très spartiate. C’est très simple en fait, il n’y a rien. Un compteur assez basique (il y a le compte tours tout de même), un allume cigare, un pédalier réglable en profondeur et... c’est tout ! Tout est affaire de philosophie en fait. Ici, on tente avant tout de redonner ses lettres de noblesse à la conduite automobile responsable. Foin de gadgets en tout genre ou autres éléments sensés transposer le confort de son salon dans son propre véhicule, au risque de l’affadir totalement. Avec le F16, l’automobiliste est recentré derrière son volant, et seulement lui, sans autres fioritures, face au poids de ses responsabilités, sa responsabilité, la conduite. Qu’elle soit toujours raisonnée sur route ouverte, pour mieux se déchainer sur circuit fermé. Dans le F16, un seul objectif, retrouver le goût de conduire, dans son aspect le plus simple, originel même. Ainsi, cette vision de l’automobile doit permettre à chacun d’entre nous de révéler notre petit coté Gentleman Driver, avec tout ce que cela suppose en termes de respect et d’humilité. Savoir respecter les autres, mais aussi soit même. Savoir rester humble quand l’on vient à évaluer ses propres capacités de conduite (pilotage ?).

- FINITION :
- SECURITE :
- COMPORTEMENT :
- CONSOMMATION :


A suivre...

Merci Libgo pour la première partie de ce bilan.

Je ne suis pas conducteur de F16 mais plutôt de Fun500. Je partage avec toi certaines appréciations comme l'accueil de l'équipe Secma à l'usine et le fait de retrouver le gout de la conduite sur ce type de véhicule.

Dans l'attente de lire la suite de ton bilan.

LibGo, une très belle approche de l'automobile en générale, de la philosophie du F16
globalement, et à la philosophie de la vie en particulier.


Baboon

14 000 kms depuis Décembre 2009
Je m'en sert vraiment à 100%
Je vais au boulot avec, je fais du Paris intra muros, de la proche et grande banlieue,
beaucoup d'autoroutes d'ile de France et grandes autoroutes.
De jours comme de nuit, quelque soit la météo de moins quinze degrés à cannicule,
neige et verglas, brouillards, pluies, soleil de plomb
Plusieurs sorties circuits dont la Ferté Gaucher, Les Ecuyers, Lurcy Levis, Montlhery.

J'ai eu la chance dans ma vie à titre privé ou professionnel de conduire de nombreuses autos
sportives, prestigieuses, de courses, historiques, Vintages, prototypes de développement,
des engins qui m'auraient parfois valus 10 000 ans de salaire,
et je n'arrive toujours pas à me lasser de mon petit crapaud rouge

Ce petit crapaud rouge émane ou dégage autant d'énormes qualités que d'énormes défauts.
Je ne m'attendais pas à mieux ni à pire quand j'eus décidé l'acquisition,
mais globalement les défauts se font très vite oubliés de part ses qualités dynamiques hors normes
et tous comptes faits d'une certaine facilité et polyvalence d'utilisation

Ce qui me rassure à la grande balance des défauts et qualités, c'est qu'un Bugatti Brescia,
un Bentley Le Mans 1928, une Ferrari 250 TDF ou GTO, un Ferrari BB512 ou F40,
une Porsche 908LM ou 934..... je pourrais en citer des wagons, ben c'est pas mieux qu'un SECMA F16,
elles ont aussi toutes d'énormes qualités et d'énooooooormes défauts souvent
plus contraignants ou handicapants.

15 jours sans mettre mon cul dans mon SECMA, c'est l'état de manque

Les qualités du SECMA qui m'accrochent le plus, sa tenue de route et son freinage
proche des monoplaces de Formules 1600 Ford Festival ou Formules Renault 1600,
sa répartition des masses 2/5 par 3/5 ème.

Une automobile qui n'a vraiment rien à envier aux différentes et géniales répliques de Lotus Seven
beaucoup plus chères.
Pourtant, je suis vraiment fan des Lotus, Elan S1 & S2, Elite, Europa, Seven, Talbot Lotus, Lotus Esprit Bertone
que j'eus aussi l'occasion de conduire ou piloter.

A bientôt
Baboon

Baboon a écrit:
15 jours sans mettre mon cul dans mon SECMA, c'est l'état de manque
Baboon

C'est exactement ce que j'ai ressenti pendant mes 15 jours de vacances en Normandie...
La première chose que j'ai fait en rentrant après 700 kms de route c'est d'aller faire un tour en F16 ...